L’INFLUENCE DE VICÉVERTUS ET LES CONSÉQUENCES DE L’IRIS BLANC

Pratiquer une activité physique régulièrement, manger moins de sanglier et plus de baies et légumes, régler les conflits par la parole plutôt que par une paire de baffes… La méthode de pensée positive développée par Vicévertus paraît bien éloignée du mode de vie si cher à nos irréductibles gaulois… Cependant elle semble avoir produit ses effets sur une partie du village, et en particulier sur Bonemine !

La série de strips inédits imaginés par Fabcaro et Didier Conrad et publiée cet été dans Ouest-France nous l’a clairement montré. On y découvre la crise de couple que traversent Abraracourcix et son épouse Bonemine. Oscillant entre tendresse et ironie : le valeureux vétéran d’Alésia s’y montre autant soucieux de faire des efforts pour sa chère et tendre, qu’obtus en matière de sentiment.

Fabcaro : J’ai toujours eu une affection particulière pour Abraracourcix et Bonemine. Lui, il a du mal avec la modernité, il est macho, et ne se rend pas compte de ce qu’il dit. Mais derrière ses abords frustres, c’est un homme fragile, très dépendant et amoureux de son épouse. Ensuite, je ne crois pas que la crise du couple avait été abordée dans les albums de cette façon. C’est un sujet à la fois universel et très moderne. Ça m’intéressait de le creuser avec Astérix.

Didier Conrad : Parmi les personnages du village « victimes » de Vicévertus, Bonemine fait partie de celles que je préfère dessiner. Surtout quand elle s’énerve ! Il faut dire que la femme du chef a un sacré tempérament : quand c’est nécessaire, elle n’hésite pas à se faire respecter à coups de rouleau à pâtisserie, ce qui ne l’empêche pas d’être extrêmement romantique ! Malgré son fort caractère, ses frustrations la rendent particulièrement vulnérable à la philosophie de l’Iris blanc.

Croquer les attitudes de Bonemine fut pour moi un réel plaisir !  J’ajouterai que dans les scènes de tension et de dispute, la gestuelle, les expressions et aussi la mise en couleur sont très importantes dans Astérix. Albert était très fort pour mettre de l’énergie et de l’émotion quand il le fallait – de la Commedia del Arte dans la BD.

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