« Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit »

peut-on lire dans la 40e aventure d’Astérix et Obélix.

On attend surtout qu’un sourire éclaire à nouveau le visage d’Abraracourcix ! Qu’est-il arrivé à notre chef Gaulois préféré et pourquoi cette mine renfrognée ?!

« J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver nos amis gaulois et à les dessiner dans des situations inhabituelles, perturbés par les effets d’une nouvelle méthode de pensée, l’Iris Blanc, venue de Rome. » — Didier Conrad

Abraracourcix

Être chef, et fils de l’ancien chef du village, voilà qui vous pose un homme, surtout quand il s’agit de présider aux destinées du seul village gaulois capable de résister encore et toujours aux légions romaines. Avec à ses côtés de grands guerriers comme Astérix et Obélix, on pourrait penser que la tâche d’Abraracourcix est aisée. Que nenni! Notre leader – chef «incontestable », même s’il est parfois contesté ! – a plus d’une fois affronté les épreuves et la concurrence, les (trop) récurrentes chutes de bouclier, sans oublier les remarques acerbes de son épouse Bonemine à son « Cochonnet » lorsqu’elle lui fait siffler les oreilles en lui vantant la réussite de son beau-frère Homéopatix (qui, soit dit en passant, l’appelle « machin » dans Les Lauriers de César, 1972) !

 Mais n’oublions pas ces moments de bravoure où, remportant un épique Combat des chefs (1966), bravant ces Belges (Astérix chez les Belges, 1979) qui se targuaient d’être les plus braves, affrontant la concurrence d’Orthopédix, ou résistant à une effroyable cure dans Le Bouclier arverne (1968), Abraracourcix a toujours répondu présent pour défendre l’honneur de son village, voire de la Gaule tout entière. Le personnage évolue au fil des albums et devient un personnage politique à part entière : légèrement narcissique, avide de longs discours et s’admirant sur son pavois.

Sa principale crainte : que le ciel lui tombe sur la tête ! Mais est-ce une raison pour afficher cette mine déconfite ? La cause est-elle liée à notre fameux iris blanc ?

Questions à Fabcaro

© Christophe Guibbaud

En attendant la sortie de l’album le 26 octobre 2023, Fabrice Caro, scénariste de l’Iiris Blanc nous en dit un peu plus.

Parlez-nous de la genèse de ce 40e album des aventures d’Astérix

J’avais envie d’un album plutôt centré sur le village et ses alentours. J’aime particulièrement les albums d’Astérix où un élément extérieur s’introduit dans le village et en perturbe l’équilibre, et observer

la réaction des villageois, avec leur mauvaise foi légendaire. Et puis c’était l’occasion d’aborder en filigrane un phénomène de société contemporain…

Pourquoi ce titre ?

L’Iris Blanc est le nom d’une nouvelle école de pensée positive, venue de Rome qui commence à se propager dans les grandes villes, de Rome à Lutèce. César décide que cette méthode peut avoir un effet bénéfique sur les camps autour du célèbre village gaulois. Mais les préceptes de cette école exercent aussi une influence sur les villageois qui croisent son chemin… La planche annonce publiée en décembre vous a d’ailleurs donné un avant-goût de ses effets !

Je cherchais un titre dans l’esprit de Goscinny et Uderzo où le thème est souvent incarné dans un objet physique ou une personne (Le Chaudron, Le Devin, Le Grand fossé, Le Bouclier Arverne, La Serpe d’or…). Ici, l’iris est le symbole la bienveillance et de l’épanouissement, ou c’est tout du moins ce que l’on espère…

Abraracourcix, célèbre chef Gaulois, n’a pas l’air très joyeux sur cette image… Que se passe-t-il au village ?

Oui, là il faut avouer qu’on l’a connu plus en forme. Cette méthode positive n’est pas sans impact sur nos amis gaulois et ne fait pas que des heureux. C’est le cas de notre chef qui va traverser une crise…